L

e cinéma s'est emparé de nombreux personnages issus des comics, apportant à la vie des héros et des anti-héros complexes. L'une des adaptations les plus notables de ces dernières années est celle de Venom, une saga cinématographique qui a fait ses débuts en 2018 avec un premier film éponyme, suivie par Venom: Let There Be Carnage en 2021, et enfin par Venom : The Last Dance en 2024.

Venom (2018) : la naissance de l'anti-héros

Résumé de l'histoire : Dans ce premier film, nous découvrons Eddie Brock (interprété par Tom Hardy), un journaliste dont la carrière s'effondre lorsqu'il enquête sur les pratiques douteuses de la Life Foundation, dirigée par Carlton Drake (Riz Ahmed). Eddie devient accidentellement l'hôte d'un symbiote extraterrestre nommé Venom, qui lui confère des pouvoirs surhumains tout en luttant pour le contrôle de son corps. Ensemble, ils doivent affronter Drake, qui cherche à fusionner avec un symbiote encore plus dangereux, Riot, pour accomplir ses ambitions destructrices.

Critique : Le premier film est souvent perçu comme un mélange de film d'action et de comédie noire. L'alchimie entre Eddie et Venom offre des dialogues hilarants et des scènes de transformation saisissantes. Cependant, il a été critiqué pour sa trame narrative prévisible et un ton parfois incohérent. Le manque d'audace dans le traitement du personnage, qui aurait pu s'inspirer davantage des éléments plus sombres des comics, a été noté par certains critiques.

Venom venant en aide à Eddie Brock © Venom

Comparaison aux comics : Dans les bandes dessinées, Venom est un personnage plus brutal et complexe, souvent opposé à Spider-Man. Le film, quant à lui, omet toute référence directe à l'Homme-Araignée et adopte une approche plus autonome. La relation symbiotique entre Eddie et Venom reste fidèle au matériau source, mais son exploration psychologique et violente est plus édulcorée que dans les comics.

Scènes marquantes : La première transformation complète d'Eddie en Venom est impressionnante, tant par ses effets spéciaux que par le jeu physique de Tom Hardy. Une autre scène emblématique est celle où Venom dévore un malfrat en pleine rue, soulignant l'ambiguïté morale du personnage.

Morale de l'histoire : Venom parle de la dualité humaine et de la coexistence entre bien et mal. L'histoire montre qu'il est possible de trouver une voie entre des instincts contradictoires pour agir au service d'une justice imparfaite.

Un voleur tente de dévaliser une épicerie et ne pensait pas tomber sur un tel obstacle © Venom

Venom: Let There Be Carnage (2021) : l'affrontement des symbiotes

Sorti le 30 octobre 2024, Venom: The Last Dance, réalisé par Kelly Marcel, conclut la trilogie amorcée en 2018. Tom Hardy revient incarner Eddie Brock et le symbiote Venom, duo emblématique désormais en fuite et traqué par les forces humaines et extraterrestres. Cette intrigue prend place après l'apparition de Brock dans le post-générique de Spider-Man: No Way Home, où une trace du symbiote est laissée dans l’univers du MCU, soulignant les thèmes de continuité et de passage entre dimensions.

Résumé de l'histoire : Dans cette suite, Eddie et Venom continuent de vivre ensemble, mais leur cohabitation est tumultueuse. L'antagoniste principal, Cletus Kasady (Woody Harrelson), est un tueur en série qui fusionne avec un symbiote encore plus violent, Carnage. Ce dernier représente un défi inédit pour Eddie et Venom, les poussant à réévaluer leur relation et à s'unir de manière plus harmonieuse pour triompher.

Attaque de Carnage © Venom : Let There Be Carnage

Critique : Let There Be Carnage a été salué pour sa cadence rapide et l'humour noir toujours présent. Woody Harrelson apporte une touche théâtrale et psychotique à Cletus Kasady, bien que certains aient trouvé son personnage sous-exploité. Le film reste cependant critiqué pour sa durée relativement courte, qui limite le développement des personnages et des intrigues secondaires.

Comparaison aux comics : Carnage, l'un des adversaires les plus violents et terrifiants de Spider-Man, est ici représenté de manière fidèle en termes de design et de brutalité. Néanmoins, le film n'explore pas pleinement la psychologie tordue de Cletus et la nature chaotique de Carnage telle qu'on la connaît dans les comics.

Scènes marquantes : La scène de l'évasion de Cletus de la prison est un chef-d'œuvre d'effets spéciaux, illustrant la puissance brute et l'agressivité de Carnage. Une autre scène notable est le combat final entre Venom et Carnage dans la cathédrale, symbolisant la lutte entre deux forces chaotiques.

Morale de l'histoire : La suite approfondit la notion de partenariat et de symbiose, en soulignant l'importance d'accepter ses défauts pour collaborer efficacement avec autrui.

Combat final entre Venom et Carnage © Venom : Let There Be Carnage

Venom : The Last Dance (2024) : un dernier tour sur l'échiquier des symbiotes

Résumé de l'histoire
Eddie et Venom, reclus et poursuivis, se heurtent aux forces de l’organisation paramilitaire dirigée par Rex Strickland (Chiwetel Ejiofor). Ils doivent affronter des menaces variées, dont les Xenophages, des créatures redoutables signalant la venue de Knull, le dieu des symbiotes. Le film explore un chemin de sacrifice où Venom s’immole pour anéantir le Codex, un élément central pour Knull. Ce climax, touchant et dramatique, met en lumière le dévouement du symbiote envers Eddie et son désir de protéger l’humanité.

Analyse et critique
Le film mêle habilement les éléments horrifiques et l’action surnaturelle, ponctués par des moments introspectifs. Cette évolution narrative, appuyée par un arc final poignant, montre une symbiose complexe entre sacrifice et héroïsme. Bien que l’histoire prenne des libertés par rapport aux comics, elle évoque des similarités avec l’arc King in Black, où Knull représente une force quasi divine.

Quelques scènes mémorables incluent la danse symbolique de Venom à Las Vegas, un passage surprenant qui mêle humour et tension avant une embuscade, et le moment final où Eddie, affaibli, contemple la Statue de la Liberté, rappel nostalgique de ses aventures avec Venom.

Knull, Dieu des symbiotes © Venom : The Last Dance

Comparaison aux comics
Les connaisseurs remarqueront l’inspiration de l’événement King in Black, mais Venom: The Last Dance modifie le récit, centrant le point de vue sur le duo Eddie-Venom sans introduire l’ensemble des héros Marvel. La nature dandy et rusée du symbiote Venom y est amplifiée, contrastant avec le Venom des bandes dessinées souvent plus sombre et imprévisible.

La morale de l'histoire
Le film interroge la notion de sacrifice personnel pour un bien plus grand, soulignant que la véritable force ne réside pas uniquement dans le pouvoir, mais dans la capacité de se sacrifier pour autrui. Cette leçon se cristallise lorsque Venom choisit de se sacrifier pour sauver la Terre, tout en créant une ouverture pour de futurs récits avec Knull, prêt à envahir d’autres territoires narratifs.

Le film, tout en concluant la trilogie sur une note audacieuse, ouvre des perspectives pour l'avenir de l'univers symbiotique, peut-être dans un contexte élargi avec d'autres anti-héros comme Morbius et Kraven .

Un anti-héros entre ombre et lumière

La trilogie Venom représente un parcours fascinant dans le monde des anti-héros. Bien que chaque film ait ses points forts et ses faiblesses, l'histoire globale explore la notion de dualité et l'équilibre fragile entre bien et mal. La série ne manque pas de divertissement et d'action explosive, mais elle gagnerait à approfondir l'aspect psychologique et à rester fidèle aux éléments les plus poignants des bandes dessinées. La morale principale reste que même les entités les plus sombres peuvent trouver une forme de rédemption et agir pour le bien.

En résumé, Venom nous rappelle que parfois, les héros ne sont pas uniquement ceux qui portent le masque, mais aussi ceux qui luttent contre leurs propres démons intérieurs.

Posted 
Nov 3, 2024
 in 
Cinéma
 category

Sonia