u 25 octobre au 18 novembre 2024, No Woman’s Land prend vie dans le cadre historique du Réfectoire des Cordeliers, à Paris. En ces lieux, l’exposition invite les visiteurs à découvrir, au-delà des chiffres et des gros titres, le quotidien des femmes afghanes. À travers des œuvres saisissantes, des témoignages visuels et des installations immersives, No Woman’s Land explore les réalités des droits des femmes en Afghanistan aujourd’hui, un sujet complexe et souvent relégué à l’ombre des conflits géopolitiques.
Un projet émotionnellement chargé : la vie des femmes Afghanes au cœur de l'exposition
No Woman’s Land propose une plongée dans les récits personnels de femmes afghanes, confrontées à des restrictions de plus en plus oppressantes et à des obstacles quotidiens pour leurs droits les plus fondamentaux. Chaque salle dévoile des récits de résistance, de courage, et de rêves brisés ou suspendus, tissés dans des photographies poignantes, des extraits sonores, et des projections immersives.
Les visiteurs découvrent ainsi une Afghanistan rarement exposée dans les médias internationaux : celle des vies et des voix féminines courageuses. En se promenant à travers l’exposition, on rencontre des portraits et des récits qui racontent non seulement les violences et les interdictions, mais aussi la résilience, la détermination et l’espoir qui caractérisent ces femmes.
Une expérience immersive : réalité et art se conjuguent pour témoigner
Dans certains districts, sur décision locale des autorités, les filles n’ont pas le droit d’aller à l’école au-delà de la 3e année. Aussi, cette exposition dépasse les codes traditionnels en offrant une expérience immersive qui utilise l’art comme vecteur de sensibilisation. À travers des installations vidéo et des dispositifs interactifs, les visiteurs sont invités à « vivre » certaines réalités des femmes afghanes, ressentant un fragment de leur quotidien. Des vidéos en haute définition montrent des scènes de vie, tandis que des installations sonores retransmettent des témoignages bruts, les visiteurs entendant les voix mêmes de ces femmes qui racontent, malgré le danger, leurs luttes, leurs aspirations et leurs craintes.
« Depuis trois ans, il n’y a presque plus d'enseignantes ni d'infirmières par exemple. Les femmes ne sont plus formées dans les universités. C’est très inquiétant pour l'avenir », selon Mélissa Cornet.
Parmi les installations marquantes, on retrouve des espaces où les visiteurs peuvent lire des extraits de journaux intimes ou de correspondances entre des femmes afghanes et des militantes des droits humains. Ces lettres et récits, souvent remplis de poésie et d’émotion, rappellent que chaque femme a une histoire unique, un passé, un avenir, et des rêves qui sont souvent entravés par des forces extérieures.
Le Réfectoire des Cordeliers : un lieu de mémoire pour une réalité vivante
L’histoire du Réfectoire des Cordeliers, avec ses arches imposantes et son ambiance empreinte de recueillement, offre une profondeur unique à cette exposition. Ce lieu, autrefois consacré à l’écoute et au partage, devient un espace de mémoire pour les vies et les voix afghanes que l’exposition célèbre. Dans cet environnement, chaque œuvre et chaque témoignage prennent une dimension solennelle, rappelant l’urgence de l’engagement pour les droits des femmes.
Les visiteurs sont invités à prendre le temps de ressentir et de réfléchir, ce que le Réfectoire facilite par son architecture ouverte et ses espaces propices à l’introspection. L’atmosphère de ce lieu confère une gravité et une intimité à l’exposition, qui permettent de ressentir pleinement la profondeur des récits exposés.
Sensibilisation et action : vers une conscience collective
Au-delà de l’art, No Woman’s Land vise aussi à éveiller les consciences et à encourager la solidarité avec les femmes d’Afghanistan. Des ateliers, des conférences et des tables rondes sont organisés chaque semaine pour permettre aux visiteurs de rencontrer des activistes, des journalistes, et des expertes qui décryptent la situation des droits des femmes afghanes et le rôle que chacun peut jouer pour les soutenir.
Par ailleurs, l’exposition propose des informations sur les organisations internationales œuvrant pour la protection et la promotion des droits des femmes en Afghanistan, permettant aux visiteurs d’agir concrètement s’ils le souhaitent. En donnant la parole aux femmes afghanes et en sensibilisant le public français, No Woman’s Land espère non seulement informer, mais aussi inciter à une prise de position en faveur de la justice et de l’égalité.
Informations pratiques
- Lieu : Réfectoire des Cordeliers, 5 rue de l’École de Médecine, Paris
- Dates : Du 25 octobre au 18 novembre 2024
- Horaires : Tous les jours de 11h à 20h
- Entrée : Gratuite, réservation recommandée pour les visites guidées et les conférences
No Woman’s Land n’est pas simplement une exposition : c’est une prise de conscience, un cri d’alarme et un appel à la solidarité envers les femmes d’Afghanistan. En donnant la parole à celles qui la perdent souvent au profit des grands discours, cette exposition espère susciter non seulement de l’émotion, mais aussi un engagement durable envers les droits des femmes, là où ils sont les plus fragiles.